Historique : La localité de Ain Savra a été créée au début du siècle dernier autour de nombreux puits d’eau utilisés par des éleveurs. Aussitôt une oasis a vu le jour donnant naissance à une grande diversité de l’activité économique associant l’agriculture, l’élevage et le commerce.
- Vue du village
Administration : Ain Savra [1] est une commune rurale relevant de la Moughataa [2]
Wilaya de L’Adrar [3] - Chinguitti est à 18O km, Atar à 200 km - Ain Savra est constituée de plusieurs localités comme : Tenwemend ; Erreythe ; Lebheir ; Nterekt ; JoualiMaham ; Daaji ; Aghmourett ; Lekseibe ; Awekan.
Géographie : Ain Savra occupe un vaste territoire gorgeant d’eau, avec de vastes zones de pâturages, de nombreuses plaines fertiles cultivables (Amanjenjer, Enezgar, Legseybe, Tweichinghitt, Rakhme, Taknez, Ewekan…), de longs cordons dunaires en alternance avec de belles montagnes bleues panoramiques.
- La fraîcheur des cultures
La localité est limitée au sud par l’arrondissement de Rachid (Tagant), au nord par Chinguitti, à l’ouest par l’arrondissement de N’Terguint (Awjeft) et à l’est par le grand désert de la Majabat Al Koubra. Cette situation lui confère une place stratégique de choix. En effet, elle se trouve être une sorte de zone tampon ou de carrefour entre l’Adrar et le Tagant et un site par excellence de transhumance de tout le bétail allant et revenant du Tiris Zemmour (Zouératt).
Economie : Les principales activités exercées à Ain Savra sont l’agriculture, l’élevage et le commerce.
- Culture de la pastèque
- Ramassage des haricots
- L’agriculture est exercée sous deux formes : la culture des plaines sous pluie et la culture maraîchère sous le palmier dattier. Cependant ce domaine n’a pas jusqu’à présent profité de façon significative aux populations d’une part du manque de retenue d’eau dans les plaines (barrages et digues), des effets ravageurs des animaux du fait du manque de protection des plaines cultivées et d’autre part du manque de formation dans le domaine maraîché et la faible sensibilisation sur la valeur nutritionnelle des légumes.
- L’élevage est pratiqué presque par toute la population. Il s’agit surtout de l’élevage des ovins et caprins. C’est l’activité principale dans la zone.
- Pâturages
- Le commerce quant à lui souffre énormément de l’enclavement de la localité et l’état des routes qui rendent l’accès à Ain Savra proche de l’aventure.
- Le tourisme connaît des débuts très timides et souffre des mêmes handicaps.
- Peintures au site de Nimlane
- Autre gravure rupteste
Education - L’école de Ain Savra date de 1984 et assure une continuité pédagogique (tous les niveaux de l’enseignement primaire). Aujourd’hui les élèves, à peu près une centaine, apprennent dans deux salles de classe dont le toit en zinc n’assure pas suffisamment de protection contre le froid et les vents fréquents.
- La récréation des enfants
En période d’été où les températures atteignent facilement 45°C à l’ombre, les enseignants se voient dans l’obligation de suspendre les cours à 11h le matin pour ne les reprendre que vers 17h l’après-midi. Cela pose de nombreux problèmes puisque des saignements fréquents ont été constatés chez les enfants à cause de la chaleur, amplifiés par la nature de la toiture.
Aussi, l’existence de deux salles de classe seulement, obligent les enseignants et les élèves à travailler selon un régime ne garantissant pas toujours la couverture de l’horaire prévu, mais c’est un moindre mal.
Le manque de cantine scolaire oblige certains parents à soustraire leurs enfants de l’école du fait de l’impossibilité pour eux d’abandonner le bétail, seule source de survie, ce qui constitue un véritable frein à la scolarisation universelle.
Il s’agit d’une situation qui prévaut dans toutes les écoles de la commune, pire encore, certaines officient dans des tentes ou des cases.
Il reste à souligner que malgré les encouragements faits par les pouvoirs publics aux enseignants (indemnité d’éloignement, prime de craie…), rares sont les enseignants qui manifestent le désir d’exercer à Ain Savra pour des raisons d’enclavement et de pauvreté de la cité.
Santé : Aucune infrastructure sanitaire n’existe à Ain Savra. Seulement, l’action de certaines ONG (Médecins de Chinguitti) est le principal secours que reçoivent les populations.
Les campagnes de vaccination se font avec de grandes difficultés du fait des problèmes de conservation des vaccins qui sont transportés depuis Atar.
Pour les éventuelles évacuations d’urgence, les malades sont obligés à procéder à la location d’un véhicule 4x4 depuis Atar ou Chinguitti. La facture est souvent élevée au point de devenir dissuasive et nombreux sont ceux qui préfèrent alors les traitements traditionnels ; puisqu’à leur portée ; en attendant !
Environnement : Les conséquences de la grande sècheresse qu’a connue le pays sont encore perceptibles malgré une pluviométrie de plus en plus favorable à la reprise de la couverture végétale.
- Corvée d’eau
- Un âne et des bidons, tous les jours et plusieurs fois par jour
Aussi l’oasis de Ain Savra est fortement menacée par les dunes de sable et si une action urgente et efficace n’est pas entreprise, plusieurs centaines de palmiers seront ensevelis sous le sable, rendant la pauvreté plus pesante.
- Vue du village
- Habitation en cours de construction
Hydraulique : Le problème de ravitaillement des populations en eau potable est un problème sérieux et préoccupant.
A Ain Savra, l’eau est puisée des puits se trouvant dans l’oued qui est à 100 mètres en dessous du niveau de la ville qui, elle se trouve sur le plateau. Il en résulte beaucoup de problèmes particulièrement le manque d’hygiène et le caractère impropre de l’eau utilisée d’où l’apparition de temps à autre de certaines maladies.
Il y a ici une urgence de réaliser un forage et un réseau d’adduction d’eau ainsi que des puits dans les autres localités.
- Puits en contrebas dans l’oasis
Transport : La route qui relie Ain Savra à Chinguitti et à Atar est considérée comme l’une des routes les plus difficiles de l’Adrar.
- Sur la route vers Aïn Savra
Non balisée, montagneuse, sablonneuse ; elle présente tous les aspects d’une route d’aventure rendant ainsi la circulation des biens et des personnes d’une extrême difficulté (le prix du transport d’un sac de 50 Kg à partir d’Atar est de 1750 UM ; le billet par personne varie entre 6000 /7000 UM).
L’inexistence de points d’eau sur la moitié de la route ajoute une autre source d’inquiétude pour le voyageur. Les pistes secondaires entre le chef-lieu de la commune et les différentes localités sont pratiquement inexistantes.
L’urgence et la nécessité absolue de construire des puits le long de la route notamment à Dakhlet Lebchir, Rakhme et El Houvra se font de plus en plus pressantes.
- Rencontres sur la piste